Le point sur la situation des enfants ukrainiens déportés en Russie
Kyiv a identifié 19 546 enfants déportés depuis le début de la guerre tandis que Moscou dit avoir "accuelli" sur le territoire russe
La situation des enfants ukrainiens déportés en Russie a été soulevée le mardi 19 septembre en marge de l'Assemblée Générale des Nations-Unies à New York. Kyiv a identifié 19 546 enfants déportés depuis le début de la guerre, tandis que Moscou dit avoir « accueilli » 744 000 enfants, accompagnés ou non, sur le territoire russe. La réalité du crime, qualifié de « déportation » et de « transfert forcé de population » par les Conventions de Genève, se situe entre ces deux chiffres.
A elle seule, l’association Save Ukraine, dirigée par Mykola Kuleba, a rapatrié 176 des 386 enfants ukrainiens déportés en Russie qui ont été depuis ramenés dans leur pays. Une goutte d’eau face à un plan de déportation qui a valu au président russe, Vladimir Poutine, et à la commissaire aux droits de l’enfant de Moscou, Maria Lvova-Belova, d’être les deux premiers acteurs de la guerre russe en Ukraine à être visés par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
Save Ukraine a interpellé la communauté internationale mardi 19 septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York. Son représentant Mykola Kuleba explique que "si l’on compte tous ceux qui vivent dans les territoires ukrainiens occupés depuis 2014 et en Russie, ce sont environ 1,5 million d’enfants (…) qui sont les victimes d’une politique d’Etat de russification, qui changent d’identité, de passeport, et auxquels on enseigne la haine de l’Ukraine. ». Dans les territoires occupés par la Russie depuis presque dix ans "Moscou a transformé les plus âgés en soldats russes, par la mobilisation dans les territoires occupés, accuse M. Kuleba. ... concrètement cela signifie que des milliers d’entre eux meurent en combattant contre l’Ukraine, leur terre natale. » Selon Save Ukraine, la « russification » des enfants ukrainiens par la délivrance de passeports russes s’est encore accélérée depuis l’émission, le 17 mars, des mandats d’arrêt de la CPI. « Presque tous ont reçu un passeport, dit M. Kuleba. Ça y est, ils sont russes. » Or, les militants des droits humains ont remarqué qu’à l’occasion de la procédure de nationalisation une lettre du prénom et du nom de l’enfant était souvent modifiée, quand ce n’était pas la date de naissance. L’enfant est ainsi rendu intraçable.
Pour comprendre les mécanismes de la déportation, lire l'article suivant sur le parcours d'Ilya (11 ans).
Signez et faites signer autour de vous la pétition contre la déportation des enfants ukrainiens: https://www.change.org/p/bringbackukrainiankids