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TotalEnergies et les autres actionnaires étrangers suspendent leur participation à un projet russe essentiel pour les exportations de Gaz Naturel Liquéfié

 

D’après le quotidien russe Kommersant, les actionnaires étrangers du projet de terminal Arctic LNG 2 ont décidé de suspendre leur participation. Les actionnaires étrangers invoquent la force majeure pour se retirer. Ils détiennent 40% des parts du projet dont le groupe russe Novatek est l’actionnaire principal (60%). Le projet se situe au-delà du cercle polaire dans le district autonome de Iamalo-Nenetsie (YaNAO). Il est à 70 km des champs d’exploitation d’Utrennye dans la péninsule de Gydan.

Source: Kommersant, 25 décembre 2023

Les actionnaires étrangers du projet russe de gaz naturel liquéfié (GNL) Arctic LNG 2 ont suspendu leur participation en raison des sanctions contre Moscou adoptées en novembre par les Etats-Unis. Ils renoncent ainsi à leurs responsabilités en matière de financement et d’exécution des contrats d’enlèvement de GNL, a rapporté le quotidien Kommersant le lundi 25 décembre. Ce projet est un élément clé de la stratégie de la Russie sur le marché mondial du GNL où elle veut augmenter sa part de marché de 8% à 20% d’ici 2030. Le projet est contrôlé par Novatek, le plus grand producteur russe de GNL avec une participation de 60%.dices 

La multinationale française TotalEnergies, les majors étatiques chinoises CNOOC et China National Petroleum Corp (CNPC), ainsi qu’un consortium composé des sociétés japonaises Mitsui and Co et JOGMEC – qui détiennent chacun une participation de 10% – ont déclaré un cas de force majeure concernant leur participation au projet.

Selon le quotidien, la suspension de la participation pourrait conduire Arctic LNG 2 à perdre ses contrats à long terme sur l’approvisionnement en GNL, tandis que Novatek devra financer le projet par ses propres moyens et vendre le gaz sur le marché au comptant.

Les investissements initiaux dans le projet Arctic LNG 2 s’élevaient à 21 milliards de dollars. Le projet a déjà rencontré des difficultés pour lever des fonds à la suite des sanctions occidentales contre la Russie.  Les sanctions ont également conduit Novatek à envoyer des notifications de force majeure à certains de ses clients concernant les futurs approvisionnements en GNL d’Arctic LNG 2, ont déclaré des sources industrielles à Reuters la semaine dernière.

 

Un responsable industriel basé à Pékin et ayant une connaissance directe du dossier a dit à Reuters la semaine dernière que CNPC et CNOOC avaient tous deux demandé au gouvernement américain des exemptions de sanctions pour Arctic LNG 2.

L’Union européenne pourrait également imposer des restrictions sur les livraisons de GNL de la Russie. Au cours de ces dernières années Novatek a dépassé Gazprom en tant que premier exportateur de gaz russe vers l’Europe. Tandis que Gazprom achemine le gaz par des gazoducs (comme ), Novatek liquéfie le gaz et le transporte avec de grands navires citernes. Le port de Zeebrugge continue à jouer un rôle important dans ces exportations russes qui contribuent au financement de la guerre d’agression contre l’Ukraine. En 2022, Novatek a dooublé son bénéfice net qui a atteint 7,1 milliards de dollars. Les prix élevés du gaz naturel ont incité Novatek à acheminer des cargaisons supplémentaires de son usine de Yamal, dans l’Arctique, vers l’Europe plutôt que vers l’Asie.

La production devrait commencer au début de l’année 2024 et les premiers méthaniers prendre la mer au premier trimestre de la même année, avait dit Novatek.  Mais des sources industrielles affirment que les livraisons commerciales de GNL sont désormais attendues au plus tôt au deuxième trimestre 2024.

Un cas de force majeure peut être déclaré lorsqu’un fournisseur n’est pas en mesure de livrer ses clients en raison de circonstances indépendantes de sa volonté. Dans ce cas, il doit en informer l’autre partie et lui fournir une explication. Les États-Unis ont imposé le mois dernier des sanctions sur le projet Arctic LNG 2, dont la production devait démarrer avant la fin de cette année ou au début de 2024.

 

Depuis mai 2023, le comité belge du RESU s’est associé à la campagne lancée par Vredesaktie, Greenpeace et d’autres organisations belges pour mettre fin au transbordement de Gaz Naturel Liquéfié au port de Zeebrugge qui représente 72% de tous les transbordements de GNL russe en Europe. Cette campagne dénonce le rôle de Fluxys dans ce commerce. Deux rassemblements ont été organisés devant le siège de Fluxys le 9 mai et devant le Ministère des affaires étrangères le 30 octobre 2023 . Cette action se fait en collaboration avec des organisations environnementales ukrainiennes. En novembre 2023, l’Agence nationale ukrainienne pour la prévention de la corruption a placé Fluxys dans la liste des sponsors de la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

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