Des nouvelles de nos partenaires féministes à Lviv

Ce mois d’août, nous fêtons exactement les deux ans et demi qui se sont écoulés depuis que notre Atelier féministe, a ouvert son premier refuge pour les femmes déplacées à l’intérieur du pays. Aujourd’hui, notre plus grand centre d’accueil, qui fonctionne depuis juin 2022, ferme ses portes.

DES PENSÉES DÉCOLONIALES À L’ÉPREUVE DE LA GUERRE EN UKRAINE par Pierre Madelin

Le 24 février dernier, l’armée russe envahissait l’Ukraine dans le cadre d’une opération militaire de grande ampleur dont le but était de décapiter rapidement le pouvoir ukrainien et de soumettre le pays. Cette invasion brutale, rapidement accompagnée par des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité massifs – bombardements intensifs des infrastructures et des populations civiles, urbicides comme à Marioupol, massacres comme à Boutcha, usage fréquent et parfois même systématique du viol et de la torture – a plongé les gauches mondiales dans un abîme de perplexité. « Des militants d’habitude si résolus dans leur soutien de toutes les victimes de la guerre et du capitalisme sont soudainement devenus extrêmement nuancés et “réflexifs” », ironisait alors le politologue ukrainien Denys Gorbach dans lundimatin. De fait, une frange importante de la gauche, de l’Amérique latine à l’Inde en passant par la France, adopta des positions dites « campistes ».

Une immense tristesse mais pas de résignation

Jeudi matin, en versant les 965€ récoltés pour un équipement de brouillage des drones, nous avons été bouleversés par la réponse de notre correspondante en Ukraine: le collectif de soldats au sein de la 24E brigade qui avait demandé cet équipement a été anéanti, tous ont été tués, sont portés disparus ou ont été grièvement blessés au cours de la la semaine passée. Ils assuraient la défense de l’Ukraine contre les agresseurs russes sur un des fronts les plus difficiles à proximité de Donetsk.

Darya Koryzeva, une Russe de 18 ans emprisonnée pour un poème de Chevtchenko

Darya Kozyreva, une jeune femme de 18 ans originaire de Saint-Pétersbourg, a été arrêtée pour avoir “discrédité” à plusieurs reprises l’armée russe après avoir collé sur un monument à celle-ci un morceau de papier contenant des extraits du poème “Mon testament” de l’écrivain ukrainien Taras Chevtchenko. Mme Kozyreva avait déjà été arrêtée pour avoir écrit un message contre la guerre sur un monument commémorant la fraternité entre Saint-Pétersbourg et la ville ukrainienne de Marioupol. Elle avait également publié sur le réseau social russe VKontakte un message critiquant les nouveaux amendements au code pénal russe concernant le “discrédit” de l’armée russe, ce qui lui avait valu une amende