Premier anniversaire de la refondation du syndicat étudiant ukrainien Pryama Diya (Action Directe)

Message envoyé par nos camarades de Pryama Dyada

Nous tenons à souligner qu’aujourd’hui, cela fait exactement un an que nous avons repris les activités de notre syndicat étudiant !

Nous sommes très reconnaissants que vous continuiez à nous suivre, à nous soutenir et à nous aider, et, bien sûr, à rejoindre directement Action directe ! Nous sommes également reconnaissants d’avoir un millier d’adeptes sur Telegram, ce qui est très inspirant !

Nous aimerions également partager avec vous un événement : en octobre de cette année, des membres de notre organisation sont venus de tout le pays pour assister au congrès syndical d’Action directe. Des membres des générations précédentes de PD et des représentants des syndicats d’étudiants européens se sont également joints au congrès. Ensemble, nous avons partagé nos expériences de travail dans différentes universités, organisé de nombreux ateliers et conférences.

Le congrès a adopté une vision de la lutte étudiante et une stratégie de construction du syndicat pour 2024, que nous avons présentées sous une forme condensée dans le manifeste “Les étudiants sont le sang de l’université” (http://www.priama-diia.org/materials). La préparation minutieuse de ce texte dure depuis le mois d’octobre. Aujourd’hui, à l’occasion de l’anniversaire de notre syndicat, nous sommes prêts à le partager avec tous.

Rejoignez Action directe (https://forms.gle/nzo8eoXaxBobfbyo8/) – il y a beaucoup de choses intéressantes à venir !

“Les étudiants ont toujours été, sont et seront une partie d’un mouvement plus large – le mouvement syndical. Le mouvement étudiant peut à juste titre être considéré non seulement comme une lutte pour de meilleures conditions d’apprentissage, mais aussi comme une partie intégrante d’un mouvement plus large pour la libération humaine.

Site de Pryama Diya: http://www.priama-diia.org/publications

Vidéo réalisée par Spilnye: comment les étudiants défendent-ils leurs droits. V.O. en ukrainien, sous-titres anglais.

PDF Title

Pryama Diya a publié un zine plein de créativité (en ukrainien).

Le zine qui compte plus de 80 pages est magnifiquement illustré par Katya Gritseva, étudiante syndicaliste à Lviv, qui explique dans l’éditorial « Le zine de cette année est consacré au thème de la façon dont les étudiants vivent et trouvent la force de militer en temps de guerre. Il contient divers textes d’expériences, peut-être vous retrouverez-vous dans l’une d’elles. Il n’estpas facile de vivre tout ce qui se passe dans notre pays. D’un côté, les bombardements, l’occupation, les déportations, et de l’autre les réductions des allocations, les expulsions des foyers, l’attitude révoltante de l’administration ». 

Au sommaire, un entretien avec des syndicalistes d’Action directe revient sur les luttes étudiantes en cours et l’orientation syndicale d’Actions directe. Artem Remizovski, étudiant, raconte « Comment j’ai rencontré la guerre, j’ai été déçu à l’université, et j’ai commencé à construire une utopie ». « Ce qui m’a vraiment énervé pendant les premiers mois de la guerre, c’était mon impuissance. Je me détestais de ne pas pouvoir tirer, conduire une voiture, apporter de l’aide ou même donner du sang (à cause de ma santé)… Une chose qui m’a sauvé de la peur de la guerre et de l’impuissance à l’université aété le militantisme… Pour être honnête, j’ai décidé de devenir membre de l’organisation non pas par simple altruisme. C’était précisément un choix politique… À un moment donné, j’en ai eumarre d’être un utopiste solitaire, alors j’ai trouvé d’autres utopistes… La guerre est chaos et imprévisibilité, et c’est pourquoi il est encore plus important de ne pas oublier vos propres rêves et d’influencer le monde qui vous entoure. Tout ce que nous créons aujourd’hui nous facilitera la vie après la guerre. C’est ce qui me motive, malgré tout l’inconfort psychologique et le cynisme ambiant, à me battre pour une éducation meilleure et abordable pour tous » explique l’étudiant dans un témoignage émouvant. 

D’autres témoignages d’étudiants occupent de nombreuses pages du zine, en particulier un entretien avec un étudiant de Kherson, déporté en Russie. Le zine interroge également ses lecteurs « Beaucoup de gens considèrent la Russie comme un état fasciste. Qu’en pensez-vous ? ». 

Des poèmes parcourent les pages suivantes, avant que Mykhailo Samsonenko ne revienne sur « Rébellion 2023 : résumé des mobilisations de l’année ». « Dans la situation de guerre, qui a placé la majorité des étudiants dans une position sociale encore plus vulnérable qu’auparavant, et face aux conditions d’efforts constants des autorités et des administrations pour économiser sur le dos des étudiants, brader les bâtiments et le territoire des universités, ignorer les mauvaises conditions d’études et de vie dans des dortoirs, la protestation étudiante est souvent presque le seul moyen de transmettre l’avis des usagers de l’éducation aux dirigeants et à la société en général. De plus en plus souvent, les étudiants refusent de tolérer l’arbitraire des administrations, se rassemblant devant les bâtiments universitaires et des autorités avec des affiches et des slogans audacieux, prouvant encore et encore que les droits sociaux ne sont pas simplement donnés – ils se gagnent dans la lutte. » 

Maria Sokolova avec ses « Quelques mots sur l’Université » explique de son côté que « comme vous pouvez le constater, vous êtes entré dans un endroit étonnant : l’Université. Il ya beaucoup de problèmes ici, mais ce que lui, et plutôt nous, étudiants, enseignants, professeurs et chercheurs, pouvons-nous donner mutuellement vaut du temps, des efforts et une lutte commune pour de meilleures conditions… Les images simples n’ont pas leur place à l’université, mais ce n’est pas un lieu pour de complexités ». 

Enfin, Maksym Schumakov, avec sa « Note sur le rôle de l’enseignement supérieur dans une reconstruction réussie d’après-guerre » prône « une réforme radicale » de l’université. Il explique que « c’est grâce à elle que l’on peut dessiner la silhouette d’une Ukraine d’après-guerre prospère, mais aussi offrir au monde un modèle de société nouvelle et plus démocratique. Et à l’épicentre de son développement se trouve le corps étudiant. »

Agir propose également en accès libre un jeu vidéo sur les problèmes que rencontre un étudiant dans son parcours universitaire, « La menace de commercialisation et de marchandisation pèse sur l’enseignement supérieur gratuit et accessible. Elle est poussée par les oligarques et l’administration des universités, convaincus que le savoir devrait être une marchandise accessible uniquement à des membres sélectionnés de la société. Mais les étudiants accepteront-ils de telles règles du jeu ? ».

Patrick Le Tréhondat (15 février 2024)

 

 

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