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"People First": Campagne internationale pour la libération de toutes les personnes détenues à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie

Notre mouvement s’est rassemblé autour d’un appel simple : faire passer les êtres humains en premier.

Dessin d'enfant envoyé à un prisonnier
Feb 12, 2025

Campagne internationale pour la libération de toutes les personnes détenues à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie

2025 verra probablement une forme de négociation entre la Russie, l’Ukraine et la communauté internationale. Notre mouvement s’est rassemblé autour d’un appel simple : faire passer les êtres humains en premier. L’une des priorités de tout accord négocié doit être la libération de tous les captifs et enfants illégalement déportés dans le cadre de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Parmi eux:

  • des milliers de civils ukrainiens détenus par l’État russe
  • des milliers de prisonniers de guerre ukrainiens et russes détenus par les deux parties
  • au moins 20 000 enfants ukrainiens transférés de force ou déportés en Russie
  • des centaines de prisonniers politiques russes maintenus derrière les barreaux pour avoir protesté contre la guerre

Nos revendications:

  • Conformément au droit international, tous les civils ukrainiens capturés et détenus illégalement par les forces russes, y compris ceux qui ont été condamnés par les tribunaux de Russie, doivent être libérés et autorisés à rentrer chez eux immédiatement et sans condition. Ceux dont les maisons se trouvent dans les zones contrôlées par la Russie doivent avoir la possibilité de les quitter pour les zones contrôlées par le gouvernement ukrainien, s’ils le souhaitent.
  • Tous les enfants illégalement déplacés ou déportés doivent être rapatriés en Ukraine.
  • Il est également crucial de garantir le rapatriement en temps voulu des condamnés ukrainiens, des patients des institutions médicales closes, telles que les maisons de retraite et les établissements psychiatriques.
  • Tous les efforts doivent être déployés pour rapatrier les prisonniers de guerre, par le biais d’échanges ou par d’autres voies, dès que possible et au plus tard à la fin des hostilités actives, conformément aux conventions de Genève.
  • Les prisonniers politiques de Russie, déjà condamnés à des peines de prison, ou bien en attente de condamnation en raison de leurs déclarations et actions contre la guerre, doivent être libérés et doivent jouit de la liberté de se déplacer, y compris de se rendre à l’étranger, s’ils le souhaitent.
  • Il convient de mettre en place un dispositif international spécialement conçu pour faciliter ces processus, contrôler leur conformité avec le droit humanitaire international et pour garantir la production régulière et transparente de rapports textuels sur l’avancement, y compris des mises à jour sur la libération des prisonniers et sur le respect des normes humanitaires.
  • La Russie doit permettre aux agences de l’ONU et au CICR d’avoir immédiatement accès à tous les captifs et à tous les enfants illégalement déplacés ou déportés.

Signez la pétition sur les liens: en français, en ukrainien, en russe, en anglais

«Au cours des années qui ont suivi la guerre, j’ai parlé à de nombreux survivants de la captivité russe qui m’ont raconté comment eux et d’autres captifs ont été battus, torturés à l’aide de décharges électriques et violés. Ils ont raconté qu’on leur avait arraché les ongles, qu’on leur avait fermé les rotules. Ils ont décrit comment ils avaient été privés de nourriture et de sommeil et comment les mourants n’avaient pas accès à une assistance médicale. La libération de toutes les personnes détenues illégalement et l’échange de tous les prisonniers de guerre doivent être une priorité absolue. Les captifs pourraient ne pas rester assez longtemps pour voir la fin de la guerre»

Oleksandra Matviichuk, avocate ukrainienne spécialisée dans les droits de l’homme à la tête du Centre pour les libertés civiles, lauréate du prix Nobel de la paix 2022.

«Le terrible fléau de la guerre a déjà touché des dizaines de millions de personnes. Les vies prises par la guerre ne peuvent être récupérées. Il est d’autant plus important de rectifier ce qui peut l’être. Cela signifie avant tout rendre la liberté à ceux qui sont en captivité à cause de la guerre. La liberté des personnes devrait être la priorité de toute négociation»

Oleg Orlov, co-président du Memorial Human Rights Defense Center, ancien prisonnier politique et lauréat du prix Nobel de la paix 2022.

“Les négociations ne devraient pas se limiter aux frontières et aux territoires. Leur objectif devrait être de mettre fin aux souffrances endurées par tant de personnes depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. Cette campagne extraordinaire, menée par des groupes courageux de la société civile ukrainienne et russe, attire l’attention sur la tragédie de milliers de personnes capturées, emprisonnées, détenues illégalement ou déportées de force pendant cette guerre”

Mary Kaldor, professeure de gouvernance mondiale à la London School of Economics et de sciences politiques

“Il est trop facile pour le monde et ses acteurs politiques d’oublier que la guerre n’est pas un tournoi d’échecs et que les négociations ne se résument pas à des discussions sur des villes dont nous n’avons jamais entendu parler et sur le fait qu’elles appartiennent à tel ou tel côté d’une frontière. Des vies humaines sont en jeu. Des enfants kidnappés vivent dans la terreur. Des personnes sont détenues dans des cachots, torturées par électrocution. L’impuissance des Nations Unies est impardonnable. Notre impératif moral est de sauver tous ceux qui ont été enlevés et qui sont encore en vie, et de le faire immédiatement”

Marci Shore

Marci Shore, professeure d’histoire, Université de Yale

À propos de la campagne

Pourquoi maintenant?

Au cours de sa campagne électorale, Donald Trump, président investi le 20 janvier 2025, a promis à plusieurs reprises de mettre fin à la guerre en 24 heures1. Bien que cette formulation soit une pure figure de style, une négociation intergouvernementale est attendue, quelle qu’en soit la forme. Quand bien même une solution politique de l’invasion russe à grande échelle ne peut être qu’un un processus complexe, se déroulant sur plusieurs plans, susceptible de donner lieu à des négociations prolongées, les problèmes humanitaires urgents auxquels sont confrontés les détenus en temps de guerre sont extrêmement aigus. En vertu du droit international, les parties au conflit ont l’obligation de garantir la libération des prisonniers de guerre et des civils, illégalement détenus par l’une ou l’autre partie. Toute négociation doit faire du respect de ces obligations une priorité. Nous lançons cette campagne afin d’exhorter les acteurs impliqués à faire du sort des détenus de guerre la première question à aborder lors des futures négociations.

Pourquoi People First?

La campagne demande en priorité la libération inconditionnelle de tous les civils détenus, adultes comme enfants. Il s’agit des civils incarcérés par la Fédération de Russie dans les zones occupées de l’Ukraine et de ceux (et celles) emprisonnés dans les zones occupées, puis transférés de force dans des centres de détention en Russie. En outre, la campagne exhorte à la libération et au rapatriement de tous les prisonniers de guerre, et ce dans les plus brefs délais.

Selon le médiateur pour les droits humains de la Rada (Parlement) d’Ukraine, 16 000 civils ukrainiens sont portés disparus et sont illégalement gardés en captivité en Russie. On estime que 300 d’entre eux sont des femmes2. Au 1er septembre 2024, les défenseurs ukrainiens des droits humains ont documenté les disparitions de 7615 personnes. Les civils illégalement détenus pendant un conflit armé international, y compris sous occupation militaire, doivent être libérés immédiatement et sans condition. Ils doivent être autorisés à rentrer chez eux, et ceux, dont le domicile se trouve dans les zones contrôlées par la Russie, doivent avoir une possibilité officielle de les quitter pour les zones contrôlées par le gouvernement ukrainien.

Selon les estimations, des milliers de prisonniers de guerre sont détenus par les deux parties au conflit. Environ deux tiers sont des combattants ukrainiens capturés par la Russie. Selon les conclusions des instances de l’ONU et des organisations de défense des droits humains, les prisonniers de guerre et les civils ukrainiens détenus en Russie dans le cadre de la guerre sont soumis à la torture et à d’autres formes de traitements inhumains et dégradants, ils sont humiliés y compris en raison de leur appartenance nationale et/ou ethnique. Leur dignité est bafouée. Bien que les conventions de Genève prescrivent la libération et le rapatriement rapides des prisonniers de guerre à la fin des hostilités actives, les négociations offrent une occasion de plus de souligner que cette libération et ce rapatriement doivent avoir lieu le plus rapidement possible, compte tenu de l’état de santé extrêmement préoccupant de nombreux prisonniers de guerre.

Les négociations à venir pourraient également offrir une occasion unique d’assurer le retour de milliers d’enfants qui avaient été transférés de force de l’Ukraine vers la Fédération de Russie. Depuis le 24 février 2022, au moins 20 000 enfants ukrainiens ont été déplacés de force ou déportés.

En outre, depuis l’invasion massive de l’Ukraine, les autorités russes ont emprisonné des centaines de Russes et de citoyens d’autres pays pour des déclarations et des actions anti-guerre et/ou exprimant un soutien à l’Ukraine. La plupart d’entre eux ont été condamnés à de longues peines d’emprisonnement, tandis que d’autres attendent le verdict, sans aucun espoir d’un procès équitable.

À qui s’adresse notre campagne?

Nous requérons auprès de la nouvelle administration américaine, des gouvernements et de toutes les organisations internationales impliquées dans les négociations ou ayant une influence sur celles-ci, qu’ils s’adonnent d’urgence à la résolution de ces graves problèmes humanitaires.

Une initiative de

Soutenu par

Centre pour les libertés civiles

Association International « Memorial »

Human Rights Watch

Fédération internationale des droits de l’homme

Centre de défense des droits de l’homme « Memorial »

Groupe de protection des droits de l’homme de Kharkiv

Groupe Helsinki de Moscou

Union ukrainienne des droits de l’homme d’Helsinki

PAX

Stichting Justice Initiative

Réseau européen pour le contentieux pénitentiaire

Comité norvégien d’Helsinki

Une autre Europe est possible

OVD-Info

Plate-forme d’initiatives civiques, anti-guerre et humanitaires

Truth Hounds, Ukraine

Fondation caritative Voix d’enfants, Ukraine

Protection des prisonniers d’Ukraine

Association des parents de prisonniers politiques du Kremlin

Assemblée European des Citoyens, France

Ukraine Comb’art

Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine

Consortium britannique syrien

Centre de recherche sur les activités des forces de l’ordre « CLEAR »

Fondation caritative « Rus s’assoit » pour l’aide aux condamnés et à leurs familles

Liberté pour l’Eurasie

Groupe d’experts « Sova »

« Paix. Progrès. Droits de l’homme »

Organisation de parents de personnes disparues « Liberta »

Verdict public

L’organisation autonome à but non lucratif de défense des droits de l’homme « École de la recrue »

Fondation du 30 octobre

Le centre de documentation de Natalia Estemirova

Civil Society Forum e.V

Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine et contre la guerre

Rapid Response Unit

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