La russification forcée des enfants ukrainiens – un numéro spécial de la revue électronique « Soutien à l’Ukraine résistante » 20 novembre 2024
par Albert Herszkowicz, Bertrand Lambolez, Arnaud Lévy
Albert Herszkowicz est militant de la cause ukrainienne, animateur de Memorial 98. Il a publié (avec Beslan Bokhvaureli), « Les enfants ukrainiens victimes de Poutine », Soutien à l’Ukraine résistante, n° 28, 22 mars 2024.
Bernard Lambolez est vice-président de l’association PLU et a coordonné le travail du groupe d’enquête sur les crimes commis à l’encontre des enfants ukrainiens.
Arnaud Lévy est consultant éditorial. Ancien journaliste puis directeur de communication pour une collectivité.
Ce numéro fait le point sur un des crimes contre l’humanité les plus flagrants depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine: la déportation et la russification forcée d’enfants. C’est en raison de ce crime que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Poutine et de Maria Lvova-Belova.
Ce dossier se place dans la continuité d’une précédente enquête qui a servi de base à une communication envoyée en décembre 2022 au bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci a contribué au dépôt, en mars 2023, de mandats d’arrêt contre Poutine et sa commissaire aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova. Ce nouveau volet de l’enquête révèle que Russie-Unie (R-U), le parti politique de Poutine, a contribué à planifier, coordonner et exécuter la déportation, la russification et l’adoption des enfants ukrainiens. L’enquête souligne la dimension génocidaire de cette entreprise qui vise à incorporer les enfants ukrainiens à la nation russe. L’intention génocidaire se traduit dans les propos des membres de Russie-Unie qui répètent que l’Ukraine n’existe pas, que les terres et le peuple ukrainiens sont russes, et qui témoignent d’une volonté fanatique de russifier les enfants ukrainiens. La nouvelle communication appelle donc la CPI à étendre ses mandats à d’autres hauts responsables et à requalifier ces crimes afin d’accroître la pression judiciaire sur le pouvoir russe.
Cette enquête, menée par les associations Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! et Russie-Libertés, est basée sur l’examen d’un millier de pièces. Elles sont principalement issues de l’examen détaillé des comptes Telegram et/ ou VKontakt de responsables du parti impliqués dans les crimes contre les mineurs ukrainiens
Ces dernières pièces sont complétées et recoupées à l’aide de publications dans les réseaux sociaux/sites web de divers acteurs et institutions impliqués dans les faits rapportés, ou dans les médias russes et occidentaux. Les pièces permettent d’affirmer qu’il s’agit d’une entreprise collective, cautionnée et revendiquée par R-U, via le site web ou le compte Telegram du parti, qui en fait la promotion via la presse russe fédérale ou d’occupation.
L’analyse révèle une quarantaine de noms, dont certains avaient déjà été identifiés à partir d’autres sources comme complices des crimes commis par la Fédération de Russie contre les enfants ukrainiens.
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Un tableau synthétique des principaux responsables impliqués dans la politique systématique de déportation des enfants ukrainiens en vue de leur russification.