Depuis le début de la guerre totale, une grande partie de la production de films est faite de courts-métrages.

"Filmer, c'est résister" : face à l’agression à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine en février 2022, la société ukrainienne a développé des formes multiples de résistance.. De la lutte armée sur le front à tout ce qui contribue aux activités essentielles comme le système sanitaire, l’enseignement, les transports publics; de la production adaptée au contexte de la guerre à l’accueil des personnes réfugiées de l’intérieur. Le cinéma et les autres expressions culturelles y occupent une place d’autant plus importante qu’un des objectifs de l’agression russe est l'éradication de la culture ukrainienne.

Le mercredi 19 février à 18h45, quatrième séance du cycle "Filmer, c'est résister"

Nous projetterons différents courts-métrages ukrainiens sur le thème des rapports entre les artistes et la guerre. Certains artistes sont partis au front, d'autres réalisent des tâchent dans le cadre de la résistance civile. La production de films se poursuit malgré la réduction drastique des budgets. Elle prend souvent la forme de courts-métrages qui permettent un rapport plus immédiat avec les sujets couverts.

Des œuvres de qualité abordent tous les questions qui traversent la société ukrainienne. C’est un cinéma en guerre mais pas un cinéma militarisé qui s’affirme. C’est un cinéma qui nous apporte beaucoup dans la compréhension de la société ukrainienne.

Au programme:

« Des messages vocaux de Bakhmout » d’Ihor Babaiev, 2023,15’

Bakhmout, région de Donetsk, 2022. Une histoire sur une tentative de rétablir l'intimité à distance de la guerre racontée à travers les messages vocaux d'un correspondant étranger dans une ville située en première ligne du front.

“J’ai été faire du stop” par  Halyna Lavrynets

Ce film est basé sur un poème du soldat Maksym Kryvtsov, aussi connu sous son  nom de bataille “Dali”. Maksym est mort sur le front le 7 janvier 2024 à l'âge de 33 ans. Il écrivait des poèmes depuis l'adolescence. En 2014, diplômé de l'Université nationale de technologie et de design de Kiev, il s'engage dans la mobilisation de la place Maïdan. Il rejoint, comme volontaire  les forces armées ukrainiennes après l'invasion du Donbass par la Russie. Après à sa démobilisation, il travaille au Centre de réadaptation des combattants. Il rejoint à nouveau l'armée après l’invasion massive russe de 2024. Quelques semaines avant sa mort, il avait publié un recueil de poésie « Poèmes de la faille »sélectionné dans la liste des meilleurs livres ukrainiens de 2023 par le PENUkraine.

L’artiste et écrivain Valeri Pouzik a écrit à son sujet : « Maksym Kryvtsov était un rêveur, un Poète avec une majuscule, un guerrier courageux.Quelques jours avant sa mort, il a enregistré une vidéo où il déclamait à ses compagnons d’armes des poèmes de Vassyl Stous, dans l’abri de combat qu’il partageait avec eux et son chat roux. Il adorait les chats. Dans les échanges radio, il avait l’indicatif Dali, en référence au célèbre artiste espagnol. Il s’était laissé pousser une moustache comme celle de Salvador et l’ébouriffait constamment. Il était sincère et gentil. Il est entré dans le fleuve appelé guerre et s’est abandonné à son courant. »

Halyna Lavrinets est membre du collectif Babylon 13 depuis 2015. Elle est connue pour son film « Des hôtes de Kharkiv ».

"Je trébuche chaque fois que j’entends parler de Kyiv", 17’,  2023, par Daryna Mamaisur

« Je n'ai pas de mots à dire » est une phrase que l'on entend souvent lorsque la réalité de la guerre est si frappante que le langage semble incapable de la décrire. Alors qu'elle étudie à Bruxelles, Daryna Mamaisur est rattrapée par l'invasion de son pays par la Russie. Elle s'interroge sur la manière d'en parler, à distance, alors que le cinéma lui apparaît comme le moyen « le moins approprié».

Au printemps, lorsque les châtaigniers fleurissent en même temps à Bruxelles et à Kyiv, elle réalise un film capturant ce printemps au loin. En correspondance visuelle avec un ami de Kyiv, elle est confrontée à la question suivante : en réalisant un film sur la guerre, comment parler de la blessure qui est fraîche et continue?

"Liturgie des obstacles anti-tanks" par Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk (2023)

Dans la résistance populaire en Ukraine, chaque citoyen tente de se rendre utile. Les Ukrainiens s'adaptent aux besoins de la guerre. Statues d'anges et figures christiques se figent dans le silence, en attente de nouvelles créations, tandis que les artisans soudent les systèmes de la lutte antichar des forces ukrainiennes.

Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est également le réalisateur du « Serment de Pamfir ».

"L'art en temps de guerre : Hamlet Zinkivskyi", 2023, 13’  par Kostiantyn Kliatskin (membre du collectif Babylon 13)

Hamlet Zinkivskyi est un street artiste de Kharkiv dont les œuvres ont façonné l'identité visuelle de la ville. Cependant, cela ne le protège pas des conflits violents avec les travailleurs municipaux. Les créations de Hamlet, réalisées en temps de guerre, apportent soutien et reconnaissance aux habitants de Kharkiv, aux militaires et aux volontaires, tout en affirmant que la ville résistera, tout comme l'Ukraine dans son ensemble. C’est le dernier épisode du projet documentaire « L'art au pays de la guerre ». Il est le fruit d'une collaboration entre @DocNoteFilmsProduction et @Babylon’13. À travers l'observation de la vie et du processus créatif des artistes, nous explorerons la question essentielle : quelle est la place de l'artiste dans un État en guerre ? Quels impacts l'art peut-il avoir en temps de guerre, et la créativité individuelle peut-elle survivre dans une société sur les rails militaires ?

"Les cigognes"rentrent toujours chez elles" par - Halyna Kozutynska, 2023, 27'

Gala et Viktor sont à la recherche de leur propre paradis. Malgré la guerre, ils achètent une maison abandonnée dans les Carpates et commencent à la réparer.C'est un endroit de paix et de calme, où ils peuvent cultiver leur propre nourriture, être silencieux, être sans défense et boire du café tout en regardant les montagnes et un nid de cigognes. Mais l'hiver arrive. Le pommier dans la cour gèle et la guerre atteint le paradis.

Informations pratiques:

Les films sont projetés à l'auditoire AZ1.101, du bâtiment A (porte Z) du "secteur jaune" du campus du Solbosch de l'Université libre de Bruxelles.

Les films sont en version originale ukrainienne et sous-titrés en français.

Les projections commencent à 18h45. Elles sont suivies par un débat.

L'entrée en libre. Une collecte pour un projet concret de solidarité est organisée au cours de chaque séance. Au cours du premier cycle entre janvier et mai 2024, nous avons ainsi pu collecter près de 3.000 € qui ont été répartis entre trois projets de soutien à des collectifs en Ukraine.

Calendrier des projections à venir:

Jeudi 20 mars à 18h45: Projection du film "We will not fade away" par Alina Kovalenko (2019)

Pris au piège de la guerre du Donbass, cinq adolescents ukrainiens se voient offrir une occasion unique de gravir l’Himalaya. Filmé en 2019, ce documentaire bouleversant capte les espoirs et les peurs d’une jeunesse entravée, menacée par un conflit dont le pire reste à venir.  

Andriy, Liza, Ruslan, Lera et Ilya vivent dans la région de Louhansk, à proximité de la ligne de front du Donbass, où s’affrontent depuis 2014 l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes. Dans ce décor ravagé par le déclin industriel et les combats, au milieu des ruines et des mines de charbon où triment leurs pères, derniers forçats avant l’inéluctable fermeture, les adolescents trompent l’ennui, font les quatre cents coups et se cherchent un avenir : Andriy bricole des motos tandis qu’Ilya se rêve acteur ; Ruslan compose des morceaux de rap quand Liza et Lera s’adonnent respectivement au dessin et à la photo. Un jour, l’inattendu surgit dans ce quotidien obstrué : Valentyn Shcherbatchev, un célèbre explorateur et commentateur sportif ukrainien, leur propose de participer à une expédition dans l’Himalaya. Accrochés à cette promesse comme à une bouée, les cinq heureux élus s’entraînent dur pour ce défi physique, alors que la menace russe se fait chaque jour plus pressante…

Rêves de liberté
Entre éclats d’insouciance et sourde angoisse, Alisa Kovalenko a capturé des bribes de ces vies adolescentes cernées par la guerre, avant d’accompagner les cinq jeunes gens dans leur ascension himalayenne, synonyme de liberté retrouvée, de fierté et d’amitié partagée. D’une lumineuse baignade estivale aux festivités de Noël, dans une succession de séquences dépouillées, régulièrement troublées par le fracas des obus, sa caméra s'approche au plus près de leurs visages, de leurs rêves et de leurs questionnements. Traversé de sublimes plans immobiles embrassant leur horizon désolé, ce film admirable montre avec sensibilité ce que signifie grandir dans un endroit qui n’a plus rien à offrir. Le déchirant portrait d’une jeune génération ukrainienne qui ne veut pas disparaître, présenté à la Berlinale 2023, un an après l’invasion du pays par les troupes de Vladimir Poutine.

Mercredi 16 avril à 18h45:

Jeudi 15 mai à 18h45:

Jeudi 26 juin à 18h45:

Réservez déjà les dates des prochaines projections dans le cadre de ce cycle.

Chacune de ces rencontres sera aussi l’occasion de nous retrouver, de faire le point sur la situation en Ukraine et sur les activités de solidarité que nous menons en Belgique.

Réservez déjà les dates des prochaines projections dans le cadre de ce cycle.

Ce cycle est organisé avec l'appui de la Commission culturelle de l'ULB ,et de l'ONG ukrainienne « Territory of Participation ». Il n’aurait pas vu le jour sans la coopération généreuse de nombreux producteurs et réalisateurs d’Ukraine ainsi que du collectif Babylon 13.

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