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Mobilisation étudiante contre la xénophobie à Lviv

Suite à des propos xénophobles contre les soldats russophones ukrainiens, le syndicat étudiant Priama Diia mobilise et obtient le licenciement de la professeure mise en cause.

Source: Priama Diia (Action directe), syndicat étudiant ukranien

Le 4 novembre, Iryna Farion, professeure à l’École polytechnique de Lviv, a tenu à la télévision des propos xénophobes à l’égard des militaires russophones des forces armées ukrainiennes. Elle a notamment expliqué qu’on ne pouvait pas considérer comme Ukrainiens à part entière les soldats russophones. En plus de ces déclarations, elle a mis en danger un étudiant pro-ukrainien de Crimée en révélant ses données personnelles ; celui-ci a été rapidement arrêté par les services spéciaux russes.

Le 14 novembre le syndicat étudiant Priama Diia a appelé à un rassemblement à l’École polytechnique de Lviv pour exiger « le renvoi d’Iryna Farion de son poste de professeur à l’école polytechnique en raison de ses déclarations xénophobes sur les militaires russophones des forces armées ukrainiennes. Nous soulignons une fois de plus que les foyers de haine et d’obscurantisme n’ont pas leur place dans le corps enseignant des universités. Nous appelons tous ceux qui le souhaitent à se joindre à l’action, à amener des amis et des affiches pour montrer à l’administration et à Iryna Farion elle-même que les étudiants ne toléreront pas ses tentatives d’incitation à la haine sur la base de la langue.

Ce sont près de 300 étudiants qui ont répondu à l’appel du syndicat. À la suite de ce rassemblement, le syndicat déclarait :

Aujourd’hui, plusieurs centaines d’étudiants et de citoyens concernés se sont rassemblés près du bâtiment principal de l’université nationale polytechnique de Lviv et ont exigé que l’administration renvoie ou ne renouvelle pas le contrat de la scandaleuse enseignante… Finalement, les représentants étudiants de Priama Diia et de plusieurs autres organisations indépendantes, ainsi que l’administration, ont organisé une table ronde. Au cours des manifestations, les militants de Priama Diia, ainsi que d’autres étudiants, ont présenté leurs demandes, dont l’objectif ultime est la démission d’Irina Farion. L’administration de l’université n’ayant pas fourni de réponses claires aux questions des étudiants, justifiant cela par l’absence d’évaluation juridique, une autre table ronde sera organisée jeudi prochain, à laquelle seront conviés un avocat et Farion elle-même. Il a également été convenu que la commission morale et éthique de l’université comprendrait deux étudiants de la manifestation qui tiendraient le procès-verbal des réunions de la commission. Tous les procès-verbaux seront publiés sur le site de Priama Diia. Nous remercions tous ceux qui ont rejoint la campagne, qui n’ont pas peur de lutter contre l’obscurantisme et pour une meilleure éducation sans haine. […]

Luttons et nous vaincrons !

Le lendemain, l’administration universitaire se ravisait et démettait la professeure. Suite à cette victoire, Priama Diia déclarait :

Rapidement après l’indignation publique et la puissante protestation étudiante qui ont suivi, la chauvine Irina Farion a été renvoyée de l’école polytechnique de Lviv ! La raison officielle était un  «délit immoral». Cette nouvelle n’est pas seulement une bonne nouvelle et nous donne l’espoir qu’il y a encore du bon sens dans ce monde, mais elle prouve aussi une fois de plus qu’il n’y a pas d’ob- jectifs impossibles à atteindre lorsque nous sommes unis et que nous nous battons ensemble pour la justice. Le fait que l’incitatrice à la haine ait été expulsée de l’université est dû au mérite personnel de tous ceux qui ont répondu à l’appel de Priama Diia et ont exprimé une forte protestation devant les murs de l’école polytechnique. Il convient de noter que lors des négociations avec les étudiants, l’administration de l’université nationale polytechnique de Lviv a déclaré qu’il était impossible de licencier Iryna Farion sans, premièrement, avoir achevé le travail de la commission morale et éthique et, deuxièmement, sans bases juridiques solides. Ce licenciement inattendu montre que lors des négociations avec le syndicat indépendant Action directe, la direction de l’université a en fait voulu ignoré les étudiants. Nous avons une fois de plus la confirmation que le moyen le plus efficace d’améliorer l’éducation est la lutte, et non la négociation.

Commentant le licenciement de M. Farion, le ministre de l’éducation Lisovyi a déclaré que « les étudiants ont été, sont et seront toujours un puissant moteur de changement et de transformation ». Ces mots sont la preuve indiscutable que les étudiants ont eu le dernier mot dans cette affaire très médiatisée – c’est notre victoire commune !

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